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Publié le 21 Déc 2021
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Comment créer une stratégie gagnante en matière de chaîne d’approvisionnement des médias ? Vous pensez peut-être que c’est facile. Ou vous craignez peut-être que ce soit impossible. Commençons par le commencement : pour gagner, il faut savoir à quel jeu on joue, et tout le monde n’est pas d’accord sur ce qui définit une chaîne d’approvisionnement des médias et ce qu’elle doit inclure. Même le nom peut avoir un sens différent d’une personne à l’autre. Par exemple, IBC utilise « chaîne d’approvisionnement des contenus ». Mais il est clair que c’est un élément clé du programme de contenu d’IBC. C’est essentiel pour notre secteur, et ça le restera. Parlons donc des caractéristiques qui, selon nous, font une chaîne d’approvisionnement des médias réussie.

 

1. Dans le cloud

Soyons clairs : si votre chaîne d’approvisionnement des médias n’est pas dans le cloud, elle n’est pas n’importe où sur le marché actuel. C’est un point que Simon Farnsworth, CTO, met en avant quant au fonctionnement de Discovery, comme précisé dans un article d’IBC :

« Il estime que la chaîne d’approvisionnement dans le cloud de Discovery a déjà permis à l’entreprise d’économiser 100 millions de dollars. Le cloud aurait également réduit de 1 milliard de dollars les synergies de l’acquisition de Scripps Networks par Discovery en 2018.

The complexities of moving to the cloud

 

2. Agile

Vous vous dites peut-être : « Merci, on s’en serait douté. » Oui, on s’en serait douté, mais on ne le répétera jamais assez. Parce que si votre chaîne d’approvisionnement des médias n’est PAS agile, vous perdez beaucoup de ses avantages, notamment un délai de commercialisation plus court. Et ce n’est pas idéal.

 

3. Élastique

On entend aussi beaucoup parler de « flexibilité » lorsqu’on aborde ce sujet. Flexibilité ? Pour dire que nous ne pouvions pas être flexibles avant le passage au cloud. Notre secteur a toujours été doué d’une certaine flexibilité, c’est d’ailleurs ce qui nous a permis de nous développer. L’évolutivité est une question de qualité, mais il s’agit avant tout d’évoluer vers le haut. Évoluer vers le bas ? Eh bien, c’était plus compliqué, parce que coûteux. Une chaîne d’approvisionnement des médias qui n’est pas élastique est aussi inutile que des sous-titres noirs pour le film Alien. Et non, si votre chaîne d’approvisionnement des médias n’est pas dans le cloud, elle n’est pas véritablement élastique. Je vous promets que cette liste de caractéristiques obéit à une logique.

 

4. Omniprésente

Omniprésente ? « Ah, vous parlez de pouvoir accéder à tous les composants d’une chaîne d’approvisionnement des médias depuis n’importe où dans le monde ? Eh bien, merci d’enfoncer des portes ouvertes : j’ai internet ! » Et puis vous allez peut-être rire.

Donc, vous voulez ingérer un fichier vidéo brut en 8 K, par exemple pour du transcodage, ou pour du stockage, avec votre connexion Internet. Vous vous vantez d’avoir « la fibre à 100 Mbps ». C’est bien. Un fichier pertinent de 10 To prendra 10 jours à télécharger avec votre magnifique fibre.

Rien d’étonnant au rapport de l’IABM : « La connectivité internet/IP est le premier domaine d’investissement dans Connect. Elle a beaucoup augmenté avec le passage au travail à distance et à la production à distance dans les entreprises de médias. »

Même si vous pouviez télécharger ou lire des fichiers de cette taille, êtes-vous sûr que tout le monde pourrait les lire en même temps ? Comment comptez-vous gagner le match si tous vos joueurs ne peuvent pas être sur le terrain en même temps ?

 

5. Esprit d’équipe

Il faut que votre chaîne d’approvisionnement des médias ait l’esprit d’équipe pour que tout le monde puisse travailler en même temps et depuis n’importe où sans que cela crée de problème. Cet esprit d’équipe implique aussi que toutes les parties de votre entreprise peuvent et doivent collaborer plus étroitement. Par exemple, la distance, ou même le décalage horaire, entre l’équipe de production et l’équipe de gestion des actifs médias doit avoir un impact moindre, ou n’avoir aucun impact, afin que les équipes puissent collaborer plus étroitement. Cela peut et doit être vrai à presque tous les niveaux de la chaîne de valeur des contenus. Mais il ne s’agit pas de laisser n’importe qui faire n’importe quoi.

 

6. Défensive

Une chaîne d’approvisionnement des médias incapable de prévenir et traiter efficacement les problèmes de sécurité entraînera vite une catastrophe, à l’intérieur comme à l’extérieur du cloud.

Si l’accès n’est pas contrôlé aussi strictement que possible, des problèmes surviendront. L’accès, les rôles des utilisateurs et l’utilisation par des tiers doivent être à la pointe en matière de sécurité et, comme les choses changent très rapidement, vous devez vous adapter et réagir à ces changements.

N’oubliez pas qu’en ajoutant de l’innovation à votre chaîne d’approvisionnement des médias, vous introduisez de nouveaux risques et vous vous exposez à de nouvelles menaces, auxquelles vous devez vous préparer.

 

7. Orchestratrice

C’est une fonction essentielle pour toute chaîne d’approvisionnement des médias digne de ce nom. Elle arrive sans surprise en tête des domaines d’investissements dans les derniers rapports de l’IABM. Le sujet de l’orchestration nécessiterait à lui seul un blog complet pour couvrir ce qui est en jeu ici. Le nom est tout de même explicite : comme dans un orchestre, si l’orchestratrice est décalée ou désynchronisée, la musique n’est pas très bonne. À la place, on a du bruit et des nuisances et, si cela arrive trop souvent, le public demandera un remboursement.

 

8. Basée sur des données

Les données sont le nouveau pétrole, et on bénéficie grandement de leur utilisation. Mais si vous ne pouvez rien en faire, si vous ne pouvez pas agir sur ces données et vous baser dessus pour prendre des décisions, à quoi bon les collecter ? Il ne faut pas oublier que les chaînes d’approvisionnement des médias peuvent recueillir et générer beaucoup de données, de différents types et niveaux. Êtes-vous prêt à vous baser sur des données pour déterminer qu’il faut modifier votre processus de transcodage, mettre à jour l’exactitude de votre assurance qualité ou réduire vos dépenses en transferts vers le cloud ?

Data driven decision making – what does it really mean?

 

9. Orientée IA

L’IA est comme le Lionel Messi d’une chaîne d’approvisionnement des médias. Tout le monde part du principe que tant qu’on l’a, on est tranquille. Eh bien, allez dire ça au PSG. Ce n’est pas si simple.

Il est vrai que l’on perd trop de temps sur les affaires courantes et les processus manuels. Il est vrai aussi que l’IA n’est pas encore adaptée à tout ce qu’une chaîne d’approvisionnement des médias est censée gérer : traduction, sous-titrage, analyse de texte et CQ, entre autres choses. L’IA est-elle vraiment prête ? Oui et non : tout dépend de vos attentes et de vos standards de qualité.

S’il vous faut des transcriptions rapides de conférences de presse, l’IA est parfaite. Si vous voulez des sous-titres shakespeariens, alors il vaut mieux au moins demander à un humain de les relire.

« L’IA/ML (machine learning) utilisée dans les processus de CQ automatisés permet aux diffuseurs et aux fournisseurs de services de fonctionner plus rapidement et plus efficacement en leur offrant plus de cohérence et de fiabilité sur certaines tâches liées aux médias comme les contrôles de qualité du contenu, la conformité, la classification, la catégorisation du contenu, les contrôles de synchronisation labiale, etc. »

How AI will deliver more comprehensive access services

Alors, si l’IA/ML n’est pas encore prête pour un certain domaine, devriez-vous attendre ? Si vous attendez trop, vous n’apprendrez rien grâce au processus et vous vous sentirez désavantagé. Et n’oubliez pas : votre décision en matière de données reposera de plus en plus sur l’augmentation, le raffinement et le traitement de données par IA/ML, vous devez donc être prêt.

3 Reasons Why Automated AI/ML-Based QC is Critical for the Future of Media Content Delivery

 

10. Hybride

La vie serait trop facile si nous pouvions classer les choses en deux catégories : noir et blanc, bon ou mauvais. Une chaîne d’approvisionnement des médias n’est ni 100 % humaine ni 100 % IA. Elle n’est ni entièrement dans le cloud, ni entièrement sur site (même si, à choisir, il vaut mieux tout mettre dans le cloud). Elle n’est ni internalisée ni externalisée, elle n’est pas accessible pour n’importe qui depuis n’importe où pour des raisons de bande passante, et elle n’est pas non plus « dédiée au direct » ou « dédiée à l’archivage à long terme ». L’idéal est de tirer le meilleur de ces extrêmes.

Le véritable ADN d’une chaîne d’approvisionnement des médias réside dans son hybridation.

 

11. Optimisée

Il est vrai que votre chaîne d’approvisionnement des médias doit être super optimisée ! Sinon, vous aurez des montagnes de problèmes. Optimisée ne veut évidemment pas dire que vous devez éviter de dépenser de l’argent. En fait, plus vous vous impliquez, plus vous dépenserez : c’est ce qu’indique le dernier rapport de l’IABM. Mais personne ne veut dépenser pour le plaisir de dépenser, alors mieux vaut faire en sorte que l’optimisation entraîne des économies de coûts. Cela vous semble évident ? Quand on a affaire à une telle complexité, ce n’est plus évident.

 

12. Ouverte aux tiers, constante

« Les chaînes d’approvisionnement ont d’innombrables partenaires tiers en silos. »

Encore une fois, tout le monde peut toujours travailler avec tout le monde. Mais pouvez-vous le faire avec un budget limité et d’ici la semaine prochaine ? Probablement pas. Êtes-vous prêt à intégrer des tiers ? Bien sûr. Et pouvez-vous les intégrer SANS ajouter de la complexité ? C’est très fréquent : vous intégrez un tiers censé fluidifier votre flux de travail et vous finissez par ajouter plus de complexité à l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des médias. Avez-vous VRAIMENT besoin de ce tiers ? S’ils posent des questions sur la différence entre le cloud public et le cloud privé, mieux vaut passer au suivant. Est-ce que tout le monde utilise les mêmes normes ? Au sens « exactement la même » et pas « la dixième variante » ?

 

13. Prévisible

Encore une fois, les chaînes d’approvisionnement médias ne sont pas nouvelles. Notre secteur les utilise depuis des années avec un niveau de prédiction parfois inexact, et c’est peu dire. Nous achetions des montagnes de serveurs ou de cartes sans être sûrs du retour sur investissement. Si vous ne gérez pas votre chaîne d’approvisionnement des médias intelligemment, vous risquez de finir par répéter les mêmes erreurs, cloud ou pas ! La bonne nouvelle, c’est que tout est plus facile à prévoir, contrôler et surveiller.

The complexities of moving to the cloud

 

 

14. Disciplinée

Si vous voulez tirer le maximum de votre équipe, vous devez être discipliné. Steve Russell, chef de l’OTT et de la gestion des médias chez Red Bee Media, conclut que « les entreprises capables d’apporter une véritable discipline dans l’optimisation de la chaîne d’approvisionnement, par exemple par l’application rigoureuse de concepts d’efficacité commerciale comme Lean et Six Sigma, seront probablement les mieux placées dans l’avenir. » Il ajoute : « Les organisations qui maîtrisent ce changement gagneront grâce à un coût marginal de livraison plus faible, mais surtout grâce à leur capacité à proposer un produit (contenu) plus réactif et ajustable en fonction des besoins et désirs du public, que ce soit sur le plan collectif ou individuel. »

The future of media supply chains

 

15. Courageuse et prudente

Oui, vous pouvez commencer à vous demander s’il existe vraiment une chaîne d’approvisionnement des médias réussie. Si vous n’êtes pas courageux dans les prises de décisions concernant votre chaîne, vous aurez beaucoup de mal à avancer. Il faut donc être innovant sans tout compliquer à l’excès en changeant tout du jour au lendemain. Il est facile d’être courageux et naturel d’être prudent. Les gagnants sont les deux à la fois !

C’est tout ? Pas tout à fait. Nous pourrions discuter des coûts de migration lorsque vous passez au cloud ou d’un cloud à un autre. Nous pourrions évoquer les normes que tout le monde est censé suivre et qui ne sont jamais exactement les mêmes. Nous pourrions parler des difficultés posées par l’évolution et la personnalisation dans le cloud. Les chaînes d’approvisionnement médias évoluent rapidement et ce qui est qualitatif aujourd’hui ne le sera pas demain. Vous devez donc conjuguer les meilleurs attributs de votre équipe avec tout ce que la chaîne d’approvisionnement a à offrir pour maximiser les deux.